Note Politique du PCO
São Paulo, 11 décembre 2021
Un fragment de la gauche propage depuis quelques temps l’idée qu’il existerait une dynamique de retournement de la vague de coups d´état en Amérique Latine. L’un des idéologues de cette thèse est Emir Sader, sociologue et membre du Parti des Travailleurs du Brésil.
Il affirme que les résultats électoraux dans certains pays latino-américains indiqueraient ce changement dans la politique impérialiste, comme le montre la victoire de Lopez Obrador au Mexique, Alberto Fernandez en Argentine et du MAS (Mouvement au socialisme) en Bolivie. Ceci indiquerait bien que la gauche pourrait revenir au pouvoir par un processus démocratique.
Cette thèse est adoptée par une partie de la direction du Parti des Travailleurs qui croit que Lula a pratiquement déjà gagné les élections de 2022. Croyance renforcée par la foi dans la campagne prévue l’année prochaine et dans des institutions qui supposément assureraient cette victoire.
En réalité, on assiste à une situation complètement opposée. Par exemple, en Argentine, Cristina Kirchner avait été élue en tant que vice-présidente en s’alliant à un secteur issu du péronisme plutôt de droite. Son gouvernement n’a toutefois pas pu renverser les politiques de Macri et depuis la situation se détériore jour après jour.
D’un autre côté, cette politique favorise la bourgeoisie. Cela pourrait démoraliser assez facilement la gauche et la vaincre à travers un processus institutionnel, en cherchant à partir de ce moyen, une raison de légitimer un gouvernement de droite qui s’ensuivrait.
Autre exemple, en Bolivie la situation n’est pas très différente. La gauche a élu un candidat grâce à l’intense mobilisation populaire causée par le coup d’État. En revanche, cette thèse ne prend pas en compte les exemples opposés, où la droite l´emporte et se maintient, comme au Chili, en Équateur et en Colombie.
Une sortie positive de cette situation est seulement réalisable avec une intense mobilisation populaire. C´est la seule façon d’imposer un revers à la politique putschiste de ces pays.
Traduction du portugais par Isa Gayon et Marina Rosa
